Si le déploiement de la fibre optique avance à bonne allure, la qualité des raccordements n’est malheureusement pas toujours au rendez-vous. L’Arcep rappelle qu’il y a des règles à respecter et invite la filière à rectifier le tir.
Pas question de laisser la situation empirer davantage. Tour à tour, les alertes sont lancées et les actions lancées pour enrayer les problèmes de malfaçons dans la fibre optique, durant le processus de raccordement final confié aux opérateurs commerciaux.
L’Arcep y va d’ailleurs d’une piqûre de rappel. “Tous ensemble, nous devons nous mobiliser pour faire de ce grand projet national de déploiement des réseaux fibre une réussite. C’est une attente majeure des consommateurs. Et ces réseaux seront l’infrastructure fixe de référence des prochaines décennies. Leur déploiement est un préalable, et leur qualité, une garantie de réussite”, insiste le gendarme des télécoms, rappelant que la France comptait “plus de 10 millions d’abonnés à la fibre à la fin d’année 2020, dont plus de 7 millions se sont abonnés ces 3 dernières années, et plus de 3,3 millions rien que pour l’année 2020”.
Une situation “difficilement compréhensible”
L’autorité administrative estime la situation actuelle “difficilement compréhensible”. Il est, à ses yeux, “difficilement compréhensive de retrouver trop souvent ces nouveaux réseaux dans un état de dégradation avancée. Difficilement compréhensible de constater que les opérateurs mettent près d’un an à transcrire dans leurs contrats l’accord qu’ils ont trouvé. Difficilement compréhensible que la qualité de service sur les raccordements puisse être si insatisfaisante dans certains cas”. Le régulateur rappelle en effet que des rencontres ont eu lieu et que la filière était censée avoir trouvé des solutions “face à l’accroissement des signalements”. Au-delà des rencontres organisées et des engagements pris, il attend désormais des résultats concrets sur le terrain.
Urgence et vigilance
Voilà pourquoi il est, selon l’autorité administrative, “désormais urgent que toutes les signatures s’achèvent et que les opérateurs améliorent rapidement la qualité de leurs interventions”. L’Arcep fait référence à l’accord majeur annoncé en début de mois par la filière au sujet du mode STOC (Sous Traitance Opérateur Commercial). Et d’ajouter qu’il appartiendra aux opérateurs commerciaux de “réparer les malfaçons” et de “remettre en conformité les points de mutualisation”. Le régulateur rappelle aussi que “le cadre réglementaire permet pleinement à un opérateur d’infrastructure de suspendre l’accès d’un opérateur commercial au mode STOC en cas de manquement répété de sa part aux spécifications techniques raisonnables et aux règles de l’art”. L’Arcep indique enfin qu’il sera vigilant concernant l’intégrité des réseaux. Des travaux se poursuivent en effet avec “avec la mise en place d’indicateurs de suivi, la poursuite des expérimentations et l’évaluation de nouvelles mesures”. Le régulateur compte par ailleurs sur les remontées de la part des collectivités territoriales.