Free accuse SFR de lui mettre des bâtons dans les roues pour accéder à ses réseaux d’initiatives publiques. Des contraintes contractuelles qui ont amené l’opérateur de Xavier Niel à saisir la police des télécoms.
Désireux de lancer ses offres fibre sur tous les réseaux d’initiative publique même à faible part de marché, Free doit faire face aujourd’hui à plusieurs points de blocage et le faire savoir. Lors d’une audition hier soir devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale, Maxime Lombardini, vice président d’Iliad s’est plaint de “difficultés contractuelles pour aboutir” sur des réseaux où Free n’est pas encore présent. Et de viser tout particulièrement SFR. L’opérateur a d’ailleurs saisi l’Arcep sur les conditions d’accès aux RIP de la filiale d’Altice, qu’il juge “inacceptables”.
Ce type d’entraves a de quoi agacer au plus au point Xavier Niel : “on peut avoir des problèmes avec des opérateurs qui ont bénéficié de fonds publics et qui après mettent volontairement des obstacles à ce que l’on puisse accéder à leurs réseaux. On trouve cela scandaleux et on fait des procédures pour y accéder” a martelé le fondateur d’Iliad
Pour Free, le principal blocage sur le déploiement de la fibre dans ces zones rurales, “c’est le fait que les RIP sont chacun des prototypes à la fois contractuel, économique et opérationnel”, explique Maxime Lombardini. Une unification du cadre autour de ces trois points, serait à ses dires bénéfique pour tout le monde. Pour l’heure, l’opérateur a lancé ses offres sur près de 30 RIP en France et se revendique aujourd’hui comme “l’opérateur français le plus présent sur les RIP après Orange”.
A noter que les délais entre la signature d’un accord avec un opérateur d’infrastructure et le lancement des offres sur un RIP sont parfois très longs. La signature du contrat signifie simplement que les conditions d’interfaçage des systèmes d’Information sont techniquement faisables et en cours d’installation. Reste ensuite à mettre la machine en route et à assurer le marketing qui en découle. Sans oublier que l’opérateur commercial doit équiper tous les NRO, puis les points de mutualisation, cela prend du temps sans compter les éventuels problématiques juridiques.
Un autre problème en zone AMII
Le 1er février dernier, SFR a revu à la hausse ses tarifs de gros facturés aux opérateurs pour se raccorder à son réseau fibre en zone moyennement dense, à savoir en zone AMII. De quoi faire grincer des dents Orange, Free, SFR et Bouygues. Ce dernier a d’ailleurs demandé un arbitrage auprès de l’Arcep. Le régulateur s’est lui aussi montré agacé: “L’Arcep ne laissera pas de passager clandestin dans le système. Elle ne laissera pas un acteur profiter de la situation pour pratiquer des prix plus élevés en ayant instauré un monopole privé”, a fait savoir en avril dernier, son président Sébastien Soriano.
De son côté, SFR a expliqué que la révision de ses tarifs de gros n’est seulement que de “quelques centimes”.Selon lui, cette hausse lui permet de « tenir compte des coûts de maintenance plus importants, du fait notamment de dégradations ».